La protection francaise a Syra sous l’occupation ottomane

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La protection française a Syra sous l’occupation ottomane

 

            Lorsque le Roi de France, François Ier, signe en 1535 avec le Grand Sultan Suleiman Ier le premier traité, du nom des capitulations, le nombre des habitants de l’île de Syros n’excédait pas les 500. Avec ces premières capitulations les rois de France ont assuré non seulement la protection des habitants catholiques de l’Empire Ottoman, mais également des privilèges commerciaux et autres. Ce fait a amené d’autres puissances européennes à extorquer des privileges semblables. Cependant, la France est restée pendant plusieurs siècles, jusqu’à la Première Guerre Mondiale, la protectrice par excellence des catholiques de l’Orient.

Il parait normal que Syra, appelée l’île la plus catholique de tout l’archipel et jouissant des privileges spéciaux, attire l’attention des rois français. La première manifestation de l’intérêt français pour Syra, apparait sur un document au nom de Sa Majesté le Roi Louis XIII, portant la date du 20 Décembre 1638 et la signature de Richelieu, qui assure la protection royale au Monastère des Capucins. Grâce à la protection française, d’ailleurs, lors des invasions des pirates, le monastère, sur lequel flottait toujours le drapeau français, n’était pas attaqué. Aussi, le monastère servait de réfuge pour les habitants persécutés ou pour tous ceux qui y demandaient réfuge. En dehors de l’installation des Pères Capucins, des amiraux français visitaient souvent l’île pour diverses affaires locales, alors que l’Ambassade de France à Constantinople souvent s’intéressait aux affaires de l’île.

            En 1759, l’île souffrait des incéssantes attaques des vaisseaux ottomans, dont les équipages provoquaient des grandes désastres dans la campagne et oppressaient les habitants. L’évêque catholique, Antonio Maturi, parent de l’Amiral français, Prince Eugène de Savoie, a eu recours à lui et ce dernier, après des vives demarches auprès des autorités ottomanes, a réussi à obtenir l’intérdiction aux vaisseaux ottomans d’importuner  l’île.

            Nombreuses sont les références de l’Abbé Della Rocca dans son livre (Traité complet sur les abeilles avec une methode nouvelle de les gouverner, telle qu’elle se pratique à Syra, île de l’Archipel, précédé d’un précis historique et économique de cette île…t.1,  Paris 1790) sur les rapports entre les Français et l’île de Syra. L’auteur soutient que dans les églises catholiques de Syra, lors de la messe, des souhaits de longues années pour le roi de France étaient proférées. Il raconte également les péripéties d’un vaisseau français qui a trouvé réfuge dans la baie de Syra lorsque les members de l’équipage ont été contaminé de la peste. Les habitants de l’île ont alors trasporté les maladies dans un îlot, à un mille du port pour les soigner. Enfin, il publie trois attestations, signées et certifiées par 19 capitaines marseillais, et dates du 2 Mars 1781 et du 10 Mars 1781, où les capitaines attestent du secours porté par les habitants aux marins français affamés, attaqués par les pirates ou naufragés.

            B.J. Slot dans son étude Archipelagus turbatus: Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane c.1500-1718, t. 1, Publications de l’Institut historique-archeologique néerlandais de Stamboul,Leiden 1982  p. 278,  signale:

La France pénétra en Egée autant par la voie du commerce qu’en tant qu’alliée de Rome pour assister (et dominer) l’église latine des îles. Les Français se heurtèrent de front à l’opposition des Vénitiens qui voulaient conserver leur ancient monopole. Cette opposition reduisit rapidement l’influence française à un niveau plus humble. Mais un réseau consulaire à ramifications nombreuses se maintint, assurant une protection informelle à l’eglise latine et à certains personnages membres des kinotites locales [comme Syra]. En tentant de defender son monopole, Venise établit également un système de ce genre…